Mes doigts se posèrent sur ma fine chaîne en argent dotée d'une perle provenant de la mer, que mon père m'avais envoyer dans son dernier colis pour mes dix ans. J'avais écouté et pris en compte tout ce que Kieran m'avait dis. Dans un soupir je lâcha un "La solitude ne me fait pas peur...". Kieran hocha la tête. Puis un silence s'installa. Je pensais à mes passions passée. J'aimais beaucoup dessiner lorsque j'étais enfant. Avec Eléa nous nous étions mit d'accord pour que ce soit moi qui dessine la marque. Mais cette garce l'as faites sans moi. Après j'aimais bien jouer aussi, mais à deux c'était mieux. Mes yeux se levèrent vers Kieran. Je réalisais que ça compagnie m’apaisait plus qu'elle ne me dérangeais. Dans son discours, aucune marque de pitié ou de compassion ne s'était transcris dans son intonation ou sur son visage. C'étais ça que j'appréciais. Je lui souris.

-Retrouver mon père pour le moment c'est impossible. Par contre à la fin de mes études je compte le rejoindre.

-C'est déjà une bonne chose.

Après quoi je rebaissais mes yeux. Mes doigts effleurant ma perle.

-Kie, tu es en quelle année?

-Tu m'appelle par un diminutif maitenant? C'est mignon. Et en plus tu t'interesse à moi! En sixième année. Pourquoi?

-Comme ça. Tu es irlandais?

-Mon accent hein? Le traitre!

-Haha...La couleur de l'Irlande c'est le vert.

-Ouais, et alors?

-Alors tu as un peu de vert en toi.

-Ce n'est pas pour autant que je suis serpentard. La couleur de mon pays ne définit pas mon caractère. Rentre toi le dans ta tête, préfète!

-...On va donc dire que tu es l'exception qui confirme la règle.

-Ah parce qu'en plus tu m'aimes bien? tu m’impressionne!

Je ne dis mot. Trop fière pour le lui avouer. Sa présence ne me gênais pas, il y avait une différence.

- Alors tu as un peu de vert en toi. fit-elle avec un sourire malicieux.
*Vrai, je porte du vert sur moi. Mon caleçon.*
Et voilà que c'était reparti. Son obsession de sa maison la conduisait à me juger quant à ma couleur favorite (qui certes ne serait jamais le bleu).
A moins qu'elle ne se cherche des excuses pour s'expliquer le fait que pendant les dix dernières minutes, elle n'avait pas tenté de me blesser ?
- Ce n'est pas pour autant que je suis Serpentard. La couleur de mon pays ne définit pas mon caractère. Rentre toi le dans ta tête, préfète !
-...On va donc dire que tu es l'exception qui confirme la règle.
Qu'est-ce que cela voulait dire ? Cette fille avait le dont de me faire me poser plus de questions encore que d'ordinaire. Rah. Infernale.
-Ah parce qu'en plus tu m'aimes bien ? tu m’impressionnes ! ris-je en lui faisant un clin d'oeil.
Elle ne répondit pas. [/color]
-Oh, j'y crois pas, c'est vrai, je viens de passer du rang de méprisable poulet à ami envisageable en raison de son origine irlandaise ?
-Pff, t'as rien compris.
-Ah oui ? Autant pour moi, tu te fiches de mon origine, ce qui compte, c'est que le vert soit la couleur que je préfère ?
Son sourire était indescriptible. Comme si elle s'en voulait de m'en avoir trop dit mais jouissait en même temps du plaisir de me voir si loin de comprendre ce qu'elle sous-entendait. Et qui m'échappait encore.
Elle allait me rendre fou à force de me faire réfléchir ainsi !
Quoique. C'était peut-être déjà le cas. Peut-être avait-elle déjà réussi. A me rendre fou, j'entends. Qui sait.
Hola. Où dérivaient mes pensées ?
- Tu as soif ?
- Comment tu le sais ?
- Parce que je lis le moindre de tes désirs, préfète. Je te ramène à manger aussi ?
Elle acquiesça et je partis, le pas aussi léger que l'esprit tourmenté. Quelque chose clochait chez moi quand j'étais à ses côtés. Et je n'arrivais pas à ne pas aimer ça.

Une fois Kieran partis, je me mit à regarde le plafond de l'infirmerie. Une chose me gênait chez lui, je ne parvenais pas à savoir si il m'aimait bien ou pas. D'une part il été venu me voir ici et m'as parler et m'as même dis qu'il serai là si j'ai encore besoin de parler. Mais d'autre part des fois je semblait le dégoûter. Une chose était sur pour moi. Je ne changerais pas pour lui. "je viens de passer du rang de méprisable poulet à ami envisageable en raison de son origine irlandaise?" Non. Je n'envisageai pas d'amitié. Je n'aimais rien envisageais. Il ne fallait pas trop m'en demander quand même. En plus de ça, il se pouvait qu'il soit ami avec des chats. Insupportable. Je posais ma main sur mon front brûlant. Le fait qu'il soit irlandais était seulement pour discuter avec lui. Je me rendais compte que je ne savais rien de lui. Avant de lui parler, lui, savait déjà mon prénom, mon rang et un peu mon caractère. Moi rien du tout. Surtout qu'à présent il savait une grande partie de ce qui me tourmentait. Mais ce qui me tourmentait le plus en ce moment, c'était la marque d'Eléa. J'entortillais une mèche de mes cheveux autour de mon doigt. J'avais tellement envie que tout redevienne comme avant. Depuis ma dispute je voyais Poudlard autrement. Je remarquais plus de personnes, je faisait plus attention à ce que l'on me disait. Kieran en était la preuve.
Je restais un moment là, je continuer de toucher mes cheveux. Je pensais à mon retour dans ma chambre, il fallait que je reprenne mon physique en main, j'avais de légères cernes et ne me maquillait presque plus. La honte. Quelle tête je devais avoir. Je me redressais puis soupire longuement. Je me tournais vers la porte et Kieran revint. Dans une main un verre d'eau, et dans l'autre...

-Un muffin!

-J'en étais sûr que tu aimerais.

Je pris le muffin sans le remercier et croqua dedans. C'était ma pâtisserie préféré, ma mère avait l'habitude d'y mettre du chocolat fondu au milieu. Je fermai mes yeux en souriant et savoura mon gâteau. Dès que j'eus mangé la moitié je le tendis à Kieran.

-Tu veux le finir?

-Non merci, t'as croqué dedans.

-J'ai pas la peste.

-Pourtant c'est ce que tu montres à tout le monde.

-De?

-Que t'es une peste. Me dit-il en souriant.

Je souris à mon tour et bu mon verre d'eau. Ça faisait du bien.

-Que t'es une peste.
Plus le temps passait, et plus je me rendais compte que ce n'était pas le cas. Elle était une fille au passé difficile, tentant de se construire malgré le manque d'une figure paternelle. Et elle ne s'en sortait plutôt bien, d'ailleurs, dans le sens où elle parvenait à contrôler ses émotions bien mieux que toutes les autres. C'était une fille forte. Et intelligente, aussi.
Je restais là, à la regarder boire son verre d'eau.
Il fallait bien l'admettre : elle était plutôt jolie. Bon, ok, lorsqu'elle souriait, elle était sublime. Je l'avoue.
Comme en cet instant, d'ailleurs. C'est fou, parce qu'on parlait de la préfète quand même, hein ? De Melle N. Lanoe !
Mais bon... C'était la première fois que je la voyais sourire pour une autre raison que l'envie de se moquer d'un(e) autre.
Oh, non, sans doute est-ce juste le fait qu'elle sourit si rarement qui rend ce sourire là absolument craquant. Pas vrai ?

Elle avait l'air de se sentir mieux à présent. Je ne sais ce qui de parler, manger ou boire lui avait redonné la pêche, mais... C'était un progrès, déjà. J'étais heureux de la voir sourire. Pourquoi, d'ailleurs ? On se connaissait à peine...
Elle était mignonne comme ça... Roh mais chut ! A quoi je pense ?

Je crois que.. Je crois que cette fille est plus qu'un défi pour moi. C'en devient inquiétant. Je me surprends moi-même.
Non mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Je posai mon verre d'eau sur ma table de chevet. Kieran me fixait des yeux, il ne les clignait presque pas, c'était limite flippant. J'haussais mes sourcils. Qu'est-ce qu'il avait? J'avais beau détourner la tête, il ne bougeait pas. Le pire je crois c'est qu'il n'y avait pas l'ombre d'un sourire sur son visage. J'avais l'impression que son esprit avait disparus de son corps, le laissant immobile.

-Qu'est-ce que tu as?

-Hein, quoi? Kieran semblais revenir à la réalité, il secoua sa tête et retrouva son sourire habituel. Tu vas mieux?

-Ouais, mais tu sais ce dont j'ai envie maintenant? Lui dis-je en me penchant vers lui.

-Euh...

-De fumer.

-Ah.

Je reculais et pencha ma tête. Qu'est-ce qui s'était passé lorsqu'il était aller me chercher à manger? Parce que vu son manque de vocabulaire à cet instant, quelque chose le turlupinais. En plus je lui proposais presque de venir fumer avec moi, il ne réagissait pas. Pas de piques sur le fait que je veuille qu'il m'accompagne. Rien. J'étais déçue. Je remis une de mes mèches rebelles derrière mon oreilles et soupira.

-Kieran, tu vas bien?

-Qu'est-ce que tu as?
-Hein, quoi ? J'émergeais de mes réflexions lorsqu'elle m'interpela. Et mince. Ne jamais me laisser embarquer par mes interrogations. Surtout lorsqu'elles sont aussi bizarres. Surtout lorsqu'elles concernent la préfète. Surtout quand c'est Perle qui me fait face.
-Tu vas mieux?
-Ouais, mais tu sais ce dont j'ai envie maintenant ?
-Euh...
-De fumer.
-Ah.
-Kieran, tu vas bien?
-Euh... oui. A la base, si on est ici, c'est pour toi et non pour moi, non ? fis-je avec un sourire.
-Mouais.
-Tu voulais fumer, donc ? T'as besoin d'une escorte, c'est ça ? La reine ne peut se déplacer sans sa cour ?
-Tu te prends pour une cour à toi seul ?
-Eh. Tu ignores combien de personnes je vaux à moi seul. lançais-je en lui faisant un clin d'oeil.
Elle rit.
-Un tiers. Non, c'est trop gentil. Un dixième. Et encore. Merlin, je suis trop bonne avec toi.
Se chamailler était beaucoup plus simple. Innocent. Sans arrière pensée.
Et puis... Il fallait l'avouer. C'était plaisant. De me battre, hein, pas d'être avec elle, bien sûr.
-Comme t'es vilaine avec moi, préfète ! Pour la peine, je te taxerai ta clope, tiens.

-Comme t'es vilaine avec moi, préfète ! Pour la peine, je te taxerai ta clope, tiens.

-Mais t'es vraiment un pauvre clochard! Tu peux pas t'en acheter?

-Non mais les tiennes sont à la menthe!

-Ouais bah rêve!

-Méchante!

Il croisa les bras et fit mine de bouder. Un vrai gamin, je trouvais ça mignon et je riais. Un sourire trahis son visage et se laissa tomber sur le lit, les bras toujours croisés. Je levais les yeux au ciel, toujours souriante. J'attendis des excuses quand même, il m'avait dis que j'était méchante et vilaine. Je ne méritais pas ça, je lui ai proposé mon muffin quand même! Il ne bougeait pas et continuer de "bouder", il était pitoyable. Je lui secouais l'épaule.

-Bouge faignant!

-Je veux ma cigarette!

-T'es fou ou quoi? Parles moins fort!

-Miss Lanoe! Vous m'avez l'air d'aller mieux. Je vous demanderez donc de quitter l'infirmerie.

Je me retournais vers Mme Pomfresh et lui répondis qu'on allait y aller. Je continuais d'essayer de faire bouger Kieran du lit, mais semblait déterminé à ne plus bouger jusqu'à ce que j'accepte de lui filer mes cigarettes. J'haussais les épaules et descendis du lit et commença à partir. Je l'entendis bouger et me rattraper.

-T'es nulle aux échecs, mais sur ce coup là, t'as gagné. Tu veux aller où pour ça?

-Où tu veux. Et je ne suis pas nulle.

-Préfète est trop généreuse. Mais je suis un galant homme.

-Homme? Haha tu n'es encore qu'un garçon!

-He! Je suis dans l'année de ma majorité, préfète!

-Boh, ça ne veut rien dire. J'aimerais aller à la volière, j'ai une lettre à envoyer à ma mère.

-He ! Je suis dans l'année de ma majorité, préfète !
-Boh, ça veut rien dire.
J'aimerais aller à la volière, j'ai une lettre à envoyer à ma mère.
Nous prîmes la direction de la volière en continuant à parler.
-Ça ne veut rien dire ? Pfff quel manque d'imagination. Tu n'as jamais réfléchis à tout ce que tu pourrais faire une fois que tu serais majeure ? Ne plus avoir la Trace, transplanner à volonté,...
Elle ne m'écoutait plus.
-Coucher avec des gens plus âgés sans qu'on les accuse de pédophilie...
-HEIN ? De quoi tu parles, toi ? s'exclama-t-elle choquée.
-Eh bah. Je vois qu'il n'y a que ça qui retienne ton attention.
-Me fais pas dire ce que je n'ai pas dit !
-Je n'ai jamais fait une chose pareille ! Je me contente d'observer, voyons, ris-je.
-Tu parles...
Elle me fusilla du regard.
-"Elle a des yeux revolvers, elle a le regard qui tue !" chantonnais-je.
-C'est quoi ça ?
-Une chanson moldue.
-T'écoutes du moldu ? La honte ! Qu'est-ce que je fous avec toi ?
-Connaître ses ennemis est la clef pour se jouer de leurs faiblesses. Toujours être plus proche encore de ses ennemis que de ses amis. Règle d'or.
-Euh... Tu parles des moldus, ou de moi ?
-Des deux, voyons, ça me parait évident. Tu sais que je ne t'aime pas.
Elle se tourna vers moi, haussant un sourcil, surprise et déçue à la fois, me semble-t-il.
Je ris aux éclats.
-Mais non ma petite préfète, inutile de te mettre dans cet état, je t'aime bien ! m'exclamai-je en ébourrifant ses cheveux.
-Bas les pattes ! Me touche pas, débile ! cria-t-elle en s'agitant dans tous les sens.
Je la regardai, amusé.
-Attention, madame mord !
Elle soupira, exaspérée mais je souriais, amusé.
-Et puis, tu peux me traiter de débile tant que tu veux... Sachant que tu tiens à ce que je t'accompagne fumer mais commence par te rendre à la volière où l'on ne le pourra pas... Peu m'importe ce que tu prétends. Admets-le que tu as envie de passer du temps à mes côtés, préfète, ajoutai-je en lui faisant un clin d'oeil.

Admets-le que tu as envie de passer du temps à mes côtés, préfète.

Peuh. Il se sentais plus le Kieran, j'haussais mes sourcils et me moqua de lui en répliquant:

-On peut fumer à la volière, tant qu'on est caché, tout va.

-Tu changes de sujet. Me fit remarquer Kieran.

-Plutôt crever que d'admettre ça.

-Admettre quoi?

-Que j'ai envie de passer du temps avec toi.

-Piégée! Tu viens de l'admettre préfète!

Je le bousculais l'envoyant se cogner contre un mur. Puis je croisais les bras et continua ma route en l'insultant. Il me rattrapa, main sur son nez.

-T'as voulut abîmer mon beau visage, vilaine!

-"Beau" c'est un grand mot, je suis sûre que je t'aurais améliorer.

Il y avais quelque chose de plaisant de me chamailler avec lui. Il prenait tout à la rigolade, ça me faisait sourire. C'était assez rare qu'on prenne ma violence verbale et physique à la rigolade. Je me demandais si il aurait rigolé si je l'avais lancé dans l'eau comme la Elven.
Il pesta et je gardais mon sourire sur mes lèvres sans le regarder. C'est vrai qu'il avait un beau visage, il devait en faire baver plus d'une et devait même s'en amuser, mesquin le Kieran.

-"Beau" c'est un grand mot, je suis sûre que je t'aurais améliorer.
-Pff, m'améliorer ? Je la regardais, un sourire fier aux lèvres. Impossible. Je suis déjà parfait.
-Mais bien sûr, j'allais t'en parler !
-.. Je sais.
-Tu me fais rire, crétin.
-Au moins je sers à quelque chose, c'est un progrès non ?
-Comme si tu aimais l'idée d'être utile.
-Apprendre que je te suis essentiel serait plutôt inquiétant... Quoique. Je peux comprendre. Le moindre de mes regards de te redonne le sourire...
-Merlin, qu'est-ce que tu te la joues ! C'est incroyable ! Tu ne te lasses jamais de toi-même ?
-Comme si toi, tu te lassais de moi.
-Oh que oui.
-Rien ne t'impose à subir ma présence voyons, préfète.
-...Tu me saoules.
-Alors dis moi de partir.
-...
-Et bam. Voilà. Tu n'en as pas envie. Je ne pus réprimer un franc sourire.
Pourquoi étais-je si joyeux d'un tel aveu ? N'importe quelle fille aurait dit de même, non ?
Justement... Elle n'était pas "n'importe qu'elle fille''. Pas à mes yeux, en tout cas. Pourquoi ?