Poudlard suintait la naïveté, le mensonge, l'arrogance, la manipulation, la malveillance. Je ne m'y sentais plus chez moi. Pourtant, cet endroit m'avait paru si idyllique le jour de mon arrivée... One shall never judge a book by its cover.
Je décidais donc de sortir, histoire de prendre l'air. Etrangement, cette année, les gens se désintéressaient du Quidditch. Les matchs suivaient encore le planning scolaire, mais il y avait bien longtemps que je n'avais pas vu qui que ce soit proposer un entraînement pour le plaisir. Ah. Pardon. J'oubliais. Cette notion n'existait plus.
Je pris donc mon balais et, malgré l'heure tardive, sortis discrètement de la salle commune. Par chance, je ne croisais aucun préfet. Bientôt, je courais dehors, les cheveux au vent. Mon pas léger foulait le sol l'espace d'un instant puis je m'élançai. Libre.
Quitte à être seule, autant l'être heureuse. Si du moins il m'était encore possible de l'être.
J'enfourchai mon balais et filai au gré du vent, slalomant entre les buts. Un chant résonnait dans mon esprit : Peux-tu peindre en mille couleurs l'air du vent ? Souvenirs d'enfance, d'insouciance et de chance. Peut-être pouvais-je encore m'arranger pour que ce temps ne prenne pas fin pour mes proches. Et pour cela, il fallait que j'évite leur compagnie et comprenne ce qu'il se tramait dans ce château.
Mais j'avais moi-même besoin d'oublier. De me laisser aller. Je n'en pouvais plus. Fermant les yeux, lâchant mon balais, j'écartai les bras pour mieux sentir la vigueur de la brise. Comme en plein rêve, j'entendis pourtant un bruit. Quelqu'un venait de rentrer sur le stade. Je virai à gauche et me plaçai derrière l'un des buts. Peut-être qu'avec la distance, le nouveau venu ne me verrait pas ?