Alistair avait quitté la tour de Serdaigle aussi discrètement que possible ce soir-là, passant sa robe de sorcier par-dessus son pyjama. Plus stôt dans la soirée, il avait reçu un hibou de Lizzie lui demandant de venir la rejoindre dans la Salle sur Demande pour une "surprise". Impatient, il avait attendu ce moment avec impatience durant plus de deux heures. Quelle surprise l'adorable Gryffondor lui avait-elle reservé ?

Dans sa lettre, Lizzie lui avait expliqué à quoi il fallait penser pour que la Salle s'ouvre. Arrive devant la tapisserie avec Barnabas Le Follet et ses trolls en tutu, Alistair ferma les yeux, ignorant les puissants battements de son coeur et quand il les rouvrit, une grande porte était apparue. Alistair la poussa, entra, et resta bouche bée.

Liizie était présente, rayonnante, vêtue d'un pyjama qui lui donnait l'air d'un ange. Elle tenait un grand oreiller en mains et tout autour d'elle, plusieurs lits étaient disposés exactement comme dans un dortoir. Mais les lits présents étaient grands, hauts sur pieds, avec des édredons rebondis et croulant sous les oreillers et les traversins. Alistair n'en revenait pas. Se trouvait-il au paradis ou toujours à Poudlard ?

Aujourd’hui, je voulais surprendre Ali et pimenter sa journée. Résultat ? Ma grande maturité m’avait inspiré : soirée pyjama. Au menu : bataille de polochons, trampoline sur des lits version XXXL, assaisonné de bons éclats de rire.
Pour cela, j’avais pensé à la Salle sur Demande : après tout, il était absolument impossible de se retrouver aux dortoirs, et où trouver des lits ? Dans notre imagination, non ? La salle de mes rêves s’étendait sous mes yeux.
J’avais donc envoyé à Ali mon hibou pour l’avertir de me retrouver ici, et lui avais expliqué comment rentrer – il découvrait parmi les plus merveilleux secrets de Poudlard dès sa première année.
En entrant dans la pièce, il demeura un instant sur le seuil, bouche bée. Et pour le réveiller, j’eus un réflexe naturellement compréhensible : j’étais armée.
- BATAILLE ! fis-je en riant, lançant mon oreiller dans sa direction.
Il se le prit en pleine tête et tomba à la renverse. Ça allait barder.

Alistair n'as pas le temps de fermer la bouche qu'il se prend l'oreiller de Lizzie en pleine figure. Le Serdaigle éclate de rire, ôte sa robe de sorcier qu'il porte sur son pyjama puis ramasse l'oreiller pour courir avec en direction de Lizzie, tentant de l'abattre sur les boucles blondes de la Gryffondor.

Féline, Lizzie évita avec aisance l'oreiller puis contrattaqua à la vitesse de l'éclair : le jeune garçon prit un autre oreiller dans la figure.

" C'est pas juste, tu as de l'entraînement avec tes frères et soeurs je suis sûr ! " rit-il, le souffle court.

Mais Alistair ne s'avouait pas vaincu : puisque Lizzie avait le sens de l'esquive, il n'y avait plus qu'à la bombarder ! Il lança plusieurs oreillers vers la Gryffondor, sans pouvoir la toucher. Elle était douée !

Le Serdaigle perdit son amie de vue quelques instants. Une voix derrière lui l'appela : Lizzie était montée sur un des lits et se mit à sauter dessus comme une enfant ! Piqué au vif, Alistair s'empressa de la rejoindre et tous deux partagèrent alors un moment magique, hors du temps, leurs rires ricochant sur les murs de la salle...

- C'est pas juste, tu as de l'entraînement avec tes frères et soeurs je suis sûr !
Je ris, d'un rire sonore et bienfaiteur. Heureux.
Ahah, s'il savait ! Je détenais sans doute un doctorat en bataille de polochons depuis mon plus jeune âge - nécessaire condition à la survie dans une fratrie comme la mienne.

Je glissais, roulais, bondissais, esquivais tout.
Après quelques minutes, ses tirs se faisaient plus précis, et les éviter devint une tâche plus ardue - et d'autant plus plaisante !

Alors que je filais sur l'un des lits pour récupérer de nouveaux projectiles, une idée me vint.
- Changement de terrain de jeu !
Je m'élançais sur lit en faisant signe à Ali de me rejoindre. Nous sautions, roulions, riant aux éclats. Je ne l'avais jamais vu si joyeux.
C'était adorable.

Alistair était tout simplement en train de vivre le meilleure moment de sa jeune vie. Ce n'était pas à l'orphelinat qu'il aurait pu se livrer à ce genre de jeux, bien que ce n'était pas faute d'avoir essayé avec ses camarades moldus à l'époque... mais peu lui importait désormais ! La seule chose qui comptait pour lui c'était ce délicieux moment qu'il partageait avec sa grande soeur de coeur, l'adorable Lizzie, qui bien qu'âgée de quelques années de plus que lui, n'avait manifestement jamais perdu son âme de gosse. Il fallait voir l'adolescente sauter comme un cabri de lit en lit, Alistair peinant à suivre son rythme.

Le jeune Serdaigle, haletant, s'efforçait de rattraper la Gryffondor, mais il avait l'impression que la jeune fille n'était pas soumise aux mêmes lois de la gravité que les autres humains, sorciers ou pas. Elle virevoltait, esquivait et bondissait avec une facilité incroyable sur les lits. De plus, on voyait bien qu'elle prenait un plaisir au moins égal à celui d'Alistair à jouer ainsi : elle s'éclatait autant que lui, c'était l'évidence même !

Alistair et Lizzie s'arrêtèrent sur un des lits et se mirent à sauter dessus de toutes leurs forces comme s'ils voulaient le casser. Les ressorts du sommier grinçaient de façon sonore, faisant rire les deux amis. Ils sautaient, piétinaient gaiement les oreillers, le traversin et l'édredon en se tenant aux montants du lit, hurlant littéralement de rire, échangeant des regards de complicité qui se passaient de mots. Pourtant, Alistair, curieux, ne put s'empêcher de demander sans s'arrêter de sauter :


" Lizzie ? Combien de lits tu as cassés avec tes frères et soeurs ? Plus d'un j'imagine... "

Alistair, hilare, espérait que Lizzie allait en casser quelques autres avec lui ce soir. Jamais il n'avait éprouvé pareil bonheur, d'ailleurs, il ignorait que cela existait... mais depuis qu'il connaissait Lizzie, il se sentait tellement plus heureux... tellement plus vivant...

Alistair et Lizzie s'arrêtèrent sur un des lits et se mirent à sauter dessus de toutes leurs forces comme s'ils voulaient le casser. Les ressorts du sommier grinçaient de façon sonore, faisant rire les deux amis.
Ils sautaient, piétinaient gaiement les oreillers, le traversin et l'édredon en se tenant aux montants du lit, hurlant littéralement de rire, échangeant des regards de complicité qui se passaient de mots. Pourtant, Alistair, curieux, ne put s'empêcher de demander sans s'arrêter de sauter :
- Lizzie ? Combien de lits tu as cassés avec tes frères et soeurs ? Plus d'un j'imagine...
- Ah la la, si tu savais !
Heureusement que la magie existe : un simple coup de baguette suffit à arranger le tout. Mais avant, nos parents nous imposaient de le réparer de manière moldue. Ça prenait des heures !
Je crois qu'ils espéraient que l'on cesserait, mais sincèrement, nous n'aurions cédé ces moments de joie pure pour rien au monde. C'est pour ça que je voulais te faire connaître ça.
De toute évidence, j'avais réussi, car il souriait, aux anges.

- Ah la la, si tu savais !
Heureusement que la magie existe : un simple coup de baguette suffit à arranger le tout. Mais avant, nos parents nous imposaient de le réparer de manière moldue. Ça prenait des heures !
Je crois qu'ils espéraient que l'on cesserait, mais sincèrement, nous n'aurions cédé ces moments de joie pure pour rien au monde. C'est pour ça que je voulais te faire connaître ça.

Les confessions de Lizzie mirent un grand sourire sur le visage d'Alistair. Il imaginait l'adolescente avec sa fratrie en train de détruire consciencieusement leurs chambres, riant et sautant partout à perdre haleine. Il pouvait même les imaginer en train d'exécuter leurs cabrioles sur le grand lit parental alors que leurs géniteurs les regardaient faire les bras croisés, secoués dans tous les sens par les impacts des sauts de leurs enfants. Alistair fit part de cette vision à Lizzie qui éclata de rire et confirma bien volontiers la chose.

" Je voudrais bien participer à une de ces séances de trampoline en chambre quand je serai chez toi cet été... mais j'ai pas envie que tes parents pensent que je viens pour mettre le bazar chez eux non plus... "

Les sauts du jeune Serdaigle perdirent de la vigueur. Il espérait que Lizzie lui dirait que ses parents n'étaient pas comme ça, qu'il pourrait jouer avec Lizzie et sa fratrie comme un vrai petit Elven l'été prochain...

- Je voudrais bien participer à une de ces séances de trampoline en chambre quand je serai chez toi cet été...
Mais j'ai pas envie que tes parents pensent que je viens pour mettre le bazar chez eux non plus...
Je soupirais.
Je comprenais son inquiétude aussi bien qu'il ne pouvait comprendre mon désarroi.
Mon coussin m'échappa des mains, et je me laissai glisser sur le lit.
- Ali...
Il faut que je te dise quelque chose, quelque chose dont tu n'as pas conscience encore.
Ali, ce qui compte, ce n'est pas ton sang mais ton coeur. Avant tout. Ton coeur, ton âme, ton esprit, ton identité.
Le 'toi profond', et non le 'toi social' comme le disent les philosophes moldus.
C'est pourquoi tu seras accepté chez les Elven.
Tu ne devrais même pas en douter...

- Ali...
Il faut que je te dise quelque chose, quelque chose dont tu n'as pas conscience encore.
Ali, ce qui compte, ce n'est pas ton sang mais ton coeur. Avant tout. Ton coeur, ton âme, ton esprit, ton identité.
Le 'toi profond', et non le 'toi social' comme le disent les philosophes moldus.
C'est pourquoi tu seras accepté chez les Elven.
Tu ne devrais même pas en douter...

Alistair écoutait Lizzie qui s'efforçait de le rassurer de sa voix douce, presque chantante. Tous deux avaient cessé leurs cabrioles et s'étaient allongés côte à côte sur le grand lit. Les yeux du petit Serdaigle se remplirent lentement de larmes. Lizzie lui assurait qu'il n'y avait aucun doute que ses parents l'accueilleraient comme leur fils. C'était tellement merveilleux à entendre...

" Je ne doute pas que tes parents soient gentils Lizzie " dit Alistair, la voix rauque d'émotion, " c'est juste que...étant orphelin, j'ai toujours pensé que je ne valais rien du tout, que j'étais un moins que rien... et voilà que tu déboules dans ma vie, en me donnant en moins d'un an plus d'amour que j'en ai jamais reçu en onze ans... je me sens tellement... "

C'en était trop pour le Serdaigle qui n'était plus capable d'articuler un mot. Il se blottit dans les bras de la Gryffondor et n'en bougea pas, profitant de cette chaude étreinte dont il ne serait jamais capable de se lasser.

" Je ne doute pas que tes parents soient gentils Lizzie " dit Alistair, la voix rauque d'émotion, "c'est juste que...étant orphelin, j'ai toujours pensé que je ne valais rien du tout, que j'étais un moins que rien... et voilà que tu déboules dans ma vie, en me donnant en moins d'un an plus d'amour que j'en ai jamais reçu en onze ans... je me sens tellement... "
-Chut Ali, tout va bien... Détends toi.

Il sanglota dans mes bras, en répétant inlassablement "tellement" sans trouver de fin à sa phrase. Puis ses yeux se fermèrent, et je sentis son corps se détendre peu à peu. Il s'endormit, serein. Pendant ce temps, je mis en ordre la salle en quelques coups de baguette, avant de m'asseoir en tailleur sur un coussin, réfléchissant.
Comment la vie pouvait-elle si injuste ? Je n'ai jamais mérité ma chance. Je suis née avec une famille exceptionnelle. Je m'auto-écoeure en voyant à quel point celle que je suis devenue, pleine de foi en l'être humain, ne dépend pas tant de mes convictions que de ce que le sort m'a offert. C'est si inique.
Alors quoi, si j'avais été seule, ou délaissée, aurais-je été capable d'espérer ? Aurais-je été capable d'être heureuse ? Aurais-je su être chaleureuse ? Ou au contraire aurais-je étais froide, telle Perline ? Elle, avait-elle souffert pour devenir ainsi, ou l'était-elle par nature ? Claire allait-elle devenir froide aussi, du fait de son ressentiment quant à son éloignement de Lièvine ? Lièvine, quand Thomas était parti, avait-elle été blessée au point de changer, au détriment de sa meilleure amie ? Cela me paraissait peu probable ; après tout, nous étions restées amies toutes deux, non ?
A quel point l'absence ou la perte d'êtres aimés nous transformait-elle en profondeur ?